26 878 étudiants de Masters des plus grandes Écoles françaises, ont effectué plus de 98 000 évaluations individuelles d’employeurs.
Le leader mondial du luxe voyant son emblématique PDG Bernard Arnault récompensé par Forbes, de la même façon, son vaisseau amiral et emblème mondial du luxe, LVMH, se voit récompenser par les étudiants des écoles de Commerce/Management française, comme étant leur employeur idéal, pour la sixième année consécutive.
Les banques françaises affichant quant à elles une insolente santé économique, doublée d’une croissance tout aussi impressionnante, après avoir subit de plein fouet les soubresauts de la crise financière mondiale, ont réalisé en 2010 des bénéfices à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Les banques françaises ont-elles donc, parallèlement, retrouvé leur attractivité auprès de leurs étudiants cibles en 2011 ? Ces mêmes étudiants des écoles de Commerce/Management françaises, délaissant presque machinalement et automatiquement le secteur Banque/Finance dès qu’il rencontre la moindre difficulté, au profit de l’Audit/Comptabilité et inversement.
Côté Ingénieurs/IT, les étudiants de l’hexagone, continuent-ils à être attirer par des entreprises mettant en avant des produits et des services innovants ou bien, comme leurs voisins européens, retournent-ils vers leurs premiers amours, l’industrie lourde, la construction et l’automobile ? Dans une commune mesure, les entreprises issues des secteurs de l’Énergie et de l’Environnement continuent-elles de perdre en attractivité sur leur publics cibles de recrutement et à qui profiterait cette désaffection ?
Grandes écoles de Commerce/Management : LVMH indétrônable.
Cette année voit donc le succès incontesté des banques et du luxe, chez les étudiants des écoles de Commerce/Management. Pour la 6ème année consécutive, ces mêmes étudiants sacrent LVMH en leader incontesté des classements des employeurs idéaux des écoles de Commerce/Management françaises. Cette 1ère place semble avoir été créée pour le français, leader mondial du luxe. Le luxe, leader parmi les leaders de l’économie française, se plaçant ainsi comme un moteur, réel locomotive d’une économie française semblant en finir avec sa sinistrose post-crise.
Chantal Gaemperle, Directeur Ressources Humaines et Synergies du groupe LVMH, analyse ainsi cette 1ère place du groupe LVMH, pour la 6ème année consécutive : “Nous sommes heureux et fiers d’être à nouveau à cette première place. Cette distinction couronne les efforts de l’ensemble des Maisons du Groupe pour attirer les meilleurs et pour leur offrir une promesse de développement à la hauteur de l’image de nos marques. Nous tirons à cet effet le meilleur parti de la richesse de l’écosystème que constitue LVMH en mettant l’accent sur la mobilité internationale et entre les métiers ainsi que sur les programmes de formation et de développement.”
En 2nde position et pour la sixième année consécutive également, les étudiants des écoles de Commerce/Management ont élu L’Oréal, autre fleuron économique français, brillant internationalement.
Et c’est finalement l’américain Apple, sur la 3ème marche du podium, qui bouleverse ce Top 3 composé presqu’exclusivement d’entreprises françaises, en entrant dans le classement en 2011, tout en se plaçant directement sur la 3ème marche du podium. Apple fait preuve ici d’une attractivité qui ne surprendra personne, reléguant ainsi son concurrent Google, à la 4ème position, le faisant par la même occasion, descendre du podium. Google perd une place, pour la première fois depuis son entrée dans le classement des employeurs préférés des étudiants français, il y a 4 ans.
Canal + est également victime de l’entrée d’Apple dans le classement des employeurs préférés des étudiants des écoles de Commerce/Management et perd une place en 2011, passant de la quatrième à la 5ème position, et clôturant ce Top 5.
Dans la seconde partie de ce Top 10, nous retrouvons la BNP Paribas à la 6ème position qui, profitant de l’attractivité retrouvée du secteur Banque/Finance, gagne par la même occasion trois places entre 2010 et 2011.
Air France, jusqu’à il y a peu alors habitué des hauteurs du classement, continue de perdre en attractivité auprès des futurs managers des grandes écoles françaises. Alors qu’il était cinquième en 2010 et troisième en 2009, chez ces mêmes cibles de recrutement, il se place cette année à la néanmoins excellente, 7ème place.
Danone, sixième en 2010 et Nestlé septième, font face à une baisse d’attractivité en 2011, perdant chacun deux places. Danone se place ainsi à la 8ème position quand Nestlé, tout comme en 2010, le suit, en se positionnant sur la 9ème marche du podium. Les entreprises des biens de grandes consommation ayant subit une augmentation de leur attractivité lors de la crise financière, les étudiants aspirant à des employeurs financièrement solides, ils désertaient le secteur Banque/Finance. La grande consommation semble donc aujourd’hui victime de l’excellente santé économique des banques, contribuant au regain d’intérêt des étudiants des écoles de Commerce/Management.
Et c’est Ernst & Young, figure emblématique et seul Big 4 présent dans ce Top 10 des employeurs préférés des étudiants des écoles de Commerce/Management françaises, qui le clos, en se plaçant à la 10ème position. Cependant, il perd deux places par rapport à 2010. Ce désamour des futurs managers français pour l’audit, s’expliquant également par leur regain d’intérêt pour le secteur bancaire, qui délaissé pendant quelque temps, avait fortement contribué à rendre attractif l’audit et la comptabilité.
Grandes écoles d’Ingénieurs/IT : EADS indétrônable.
En 2011, le Top 3 des Employeurs Idéaux des étudiants des grandes écoles d’Ingénieurs françaises connait quelques bouleversements. Pour autant, la suprématie du classement revient au même employeur, EADS, et ceci, pour la septième année consécutive. Un des leaders mondial de l’aéronautique, de l’espace, de la défense et des services associés, EADS, se place donc sur la 1ère marche du podium et fait preuve d’une attractivité non démentie depuis sept ans, en conservant la pôle position des classements des Employeurs Idéaux des étudiants des plus grandes écoles d’Ingénieurs françaises.
C’est à Thales que revient l’honneur de la 2nde marche du podium – un peu répetition et ceci, après avoir pris deux places, par rapport à l’année dernière. Également présent dans les secteurs de l’aérospatiale et de la défense mais aussi de la sécurité, Thales se positionne auprès des futurs Ingénieurs comme un acteur incontesté, bénéficiant d’une attractivité recouvrée, après une chute en 2008.
Loïc Mahé, Senior Vice Président Ressources Humaines et Communication chez Thales, analyse l’attractivité du groupe ainsi : « Cet excellent résultat reflète le dynamisme et les actions menées par nos équipes et notamment notre réseau de campus manager, qui travaille au quotidien auprès de nos écoles et universités partenaires. Thales a également su toucher le public étudiant grâce à sa présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WeavLink, Jobteaser) et le développement de Moonshield, son serious game disponible depuis la rentrée 2010 sur les technologies Apple (Iphone, Ipad, etc.) »
Google remporte la médaille de bronze et se place sur la 3ème marche du podium. C’est la seule entreprise du secteur des Nouvelles Technologies et de l’Informatique présente dans ce Top 3, dominé par l’industrie et notamment, affiliée à l’Aérospatiale et la Défense.
En 4ème position, nous retrouvons Veolia Environnement, numéro deux du classement des Employeurs Idéaux des étudiants des écoles d’Ingénieurs depuis 2007 et victime cette année, du désintérêt de ces étudiants en ingénierie pour le secteur de l’Environnement et de l’Énergie. Ce désintérêt, tendance de fond dans le classement des Employeurs Idéaux des futurs Ingénieurs, voit pourtant la performance d’EDF, réussissant à se maintenir sur la 5ème marche du podium, lorsque ses concurrents perdent en attractivité, auprès de leur cible de recrutement commune.
Ainsi, AREVA sixième en 2010, se retrouve à la néanmoins excellente 7ème place, cette année. Et c’est Dassault Aviation, qui lui ravit sa 6ème place. Là encore, c’est un acteur majeur dans l’industrie aéronautique mondiale, qui fait preuve d’un regain d’attractivité auprès des futurs ingénieurs français et ceci, après une longue période de désintérêt de leur part, pour le secteur de l’industrie lourde.
À la 8ème position, nous retrouvons TOTAL, qui fait preuve d’une belle constance, puisqu’à part un léger désintérêt synonyme d’une baisse d’attractivité en 2008 dans ce même classement (-1), l’entreprise pétrolière et gazière n’a pas été détrônée de sa huitième place, depuis 2006.
À la 9ème position, c’est Apple qui pour son entrée dans les classements des Employeurs Idéaux des étudiants français, réussi le tour de force d’être présent dans les deux Top 10. Bien que jugé moins attractif par les futurs Ingénieurs que par les futurs Managers, Apple fait pour autant preuve pour une entrée dans les classements des Employeurs Idéaux des étudiants français, d’une attractivité qui pourrait inquiéter non seulement ses concurrents de recrutement mais également, les autres employeurs présents dans ce Top 10.
Et c’est à Vinci que revient le privilège de clore ce Top 10. Bien que perdant une place par rapport à 2010, Vinci conserve une excellente 10ème position, faisant de l’entreprise de construction, un employeur attractif aux yeux des futurs ingénieurs français.
Secteurs industriels – tendances
Étudiants en école de Commerce/Management
Le luxe, véritable vecteur d’attractivité : leader parmi les leaders et réel vecteur de l’économie française, PPR bénéficie de cette attractivité et gagne vingt-trois places entre 2010 et 2011, se plaçant ainsi à la 18ème position. PPR est également l’entreprise ayant gagné le plus de places dans le classement des Employeurs Préférés des futurs managers et commerciaux français, en 2011. LVMH et PPR, concurrents sur le marché du luxe, le sont aussi sur le marché du recrutement.
Désintérêt pour l’Audit/Comptabilité au profit du secteur Banque/Finance : tous les Big 4, excepté Deloitte, qui gagne quatre places par rapport à 2010, pour se hisser à la 22ème position, chutent cette année. Ernst & Young, 10ème (-2), KPMG, 20ème (-3) et PWC, 24ème (-4). Les banques quant à elles, subissent une embellie : BNP Paribas, 6ème (+3), Goldman Sachs, 12ème (+10), JP Morgan, 14ème (+10), Société Générale, 17ème (+4) et Morgan Stanley, 26ème (+11), pour ce qui est du Top 30.
Étudiants en écoles d’Ingénieurs/IT
L’Aérospatiale et la Défense très attractifs : EADS indétrônable emporte dans son sillage les différents acteurs de ces secteurs industriels, fers de lance d’un secteur d’activité historiquement attractif, chez les étudiants français en ingénierie. Lorsque Thales, 2nd, prend deux places en 2011, Dassault Aviation, 6ème en prend une. Dans un même élan, Safran gagne cinq places et se positionne à la 19ème place. Quant à DCNS, alors quatre-vingt-quatrième en 2010, prend vint-huit places et se hisse à la 56ème place chez les étudiants Ingénieurs, accomplissant par la même occasion, la plus forte hausse dans ce classement.
L’Énergie et l’Environnement en baisse : excepté EDF qui se maintient à la 5ème place et Total à la 8ème position, Veolia Environnement, 2nd, perd deux places, quand AREVA, 7ème, en perd une et GDF Suez, 13ème, deux. Cette baisse d’attractivité pour les secteurs de l’Énergie et de l’Environnement, déjà amorcée en 2010 excepté pour Veolia Environnement, semble faire suite et souffrir du regain d’intérêt des étudiants Ingénieurs, pour l’industrie.
Ève Mathieu, Responsable Marque Employeur et Recrutement du groupe EDF, commente ainsi, ce classement : « C’est avec beaucoup de plaisir que nous constatons qu’en dépit du recul global du secteur de l’énergie, EDF se maintient au même niveau que l’an dernier, cinquième employeur préféré des élèves des écoles d’ingénieurs. Un résultat qui s’explique pour une part par notre haut niveau de recrutement depuis plusieurs années et pour l’autre, par l’intensification de nos relations avec les écoles. »
L’Automobile freine son hémorragie : alors qu’en 2010 le secteur automobile souffrait d’un désintérêt substantiel au profit de la Haute Technologie et de l’Informatique, il semblerait qu’il retrouve une attractivité auprès de ses cibles de recrutement. Excepté Renault, 21ème, qui perd une place cette année, PSA Peugeot Citroën, 14ème, gagne deux places et BMW, 16ème gagne trois places.
